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Collectif de Parents et d'Enseignants du bassin viennois
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4 mai 2009

Du nouveau pour les Jardins d'éveils

Mme Morano a fait de nouvelles annonces le 29 avril. Dans ce texte, il y a un lien sur la relation maternelle/jardin d'éveil. Même si la mise en place des Jardins d'éveil semble ralentire, il faut rester vigilant.

L.D

Afin d'être complet, voici un interview de Mme Morano:

Interview exclusive

Nadine Morano livre son plan pour les jardins d'éveil 

En exclusivité pour Enfant.com, Nadine Morano, Secrétaire d’Etat à la Famille, nous livre son plan de bataille pour les jardins d’éveil qu’elle compte bien ouvrir en septembre.

Les jardins d’éveil seront expérimentés en septembre 2009. Quelles sont les modalités de cette expérimentation ?

  • Nadine Morano : Nous avons prévu de financer 8000 places de jardins d’éveil d’ici à 2012. Nous ciblons la tranche d’âge des 2-3 ans. Ce dispositif innovant est une nouvelle formule supplémentaire à disposition des élus locaux. L’appel à projet sera lancé dès fin avril. Un cahier des charges précisera l’ensemble des modalités requises pour que les maires puissent expérimenter ce mode de garde dans leurs locaux communaux.

Pensez-vous que les écoles maternelles (direction, enseignants) soient prêtes à accueillir en leur sein des structures à mi-chemin entre la halte-garderie et l’école ? Vos services ont-ils eu quelques contacts et si oui, quels en sont les retours ?

  • Nadine Morano : Il revient aux maires de choisir dans quels locaux disponibles de sa commune, il souhaite l’implanter. Je rappelle que les communes sont propriétaires de leurs groupes scolaires et que beaucoup y créent un accueil périscolaire. Il leur serait permis d’y créer un jardin d’éveil. Concrètement, plutôt que de construire quand ils le peuvent, de nombreux élus souhaitent mutualiser les moyens et optimiser les structures.

Il y a quelques mois, la Mayenne et le Rhône étaient censés lancer une expérimentation. Or ils n’ont pas donné suite. Comment allez-vous procéder pour convaincre les collectivités locales ?

  • Nadine Morano : Détrompez-vous ! A titre individuel, comme beaucoup de communes candidates, ils sont en attente du lancement de l’appel d’offres après avoir été destinataires du cahier des charges.

Quel financement est-il prévu pour ces jardins d’éveil ?

  • Nadine Morano : D’ici à 2012, le financement de 8000 places est prévu dans la nouvelle convention que nous avons signée avec la Cnaf (Caisse nationale d'allocations familiales). Il sera donc croisé avec la CAF (Caisse d'allocations familiales), les collectivités locales, et les parents en fonction de leurs revenus, comme pour une place de crèche. Les entreprises, dans le cadre de leur politique familiale, pourront aussi financer les places de jardins d'éveil comme elles le font déjà pour des places de berceaux. L’ensemble de ces modalités sera détaillé dans l’appel à projets dont je vous parlais.

Les parents vont payer également… à la différence de l’école, gratuite. Que leur répondez-vous ?

  • Nadine Morano : Le jardin d’éveil n’est pas l’école, mais un mode de garde attrayant. Aujourd’hui, les familles participent financièrement lorsqu’ils font garder leur enfant. Ce que je peux d’ores et déjà vous dire, c’est que les parents paieront en fonction de leurs revenus mais cela reviendra moins cher qu’une place de crèche.

Les principaux syndicats d’enseignants du primaire considèrent que les jardins d’éveil se substituent à l’école maternelle, puisque l’accueil des 2/3 ans est en net recul* et que même les enfants de 3 ans révolus n’ont pas leur place en maternelle. Ils rappellent que Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale, s’est engagé à ne pas modifier les capacités d’accueil à la rentrée 2009. Qu’en pensez-vous ?

  • Nadine Morano : Je confirme les propos de Xavier Darcos ! Je le répète, le jardin d’éveil n’a pas du tout vocation à se substituer à l’école maternelle.

Lorsque les sénateurs ont émis la proposition de la création des jardins d’éveil, des spécialistes de la petite enfance s’étaient émus en évoquant le « découpage » des tout-petits. Pour eux, ce serait ajouter une rupture supplémentaire à l’enfant. Qu’en pensez-vous ?

  • Nadine Morano : Au contraire, ce dispositif sert précisément à assurer un continuum entre la garde d’enfants classique et la scolarisation en école maternelle ! Il n’a jamais été question de faire un quelconque découpage, nous voulons juste permettre à l’ensemble des parents de faire garder leurs enfants dans les meilleures conditions ! Ma priorité est l’intérêt de l’enfant et de ses parents et je rajoute la multiplicité des modes de garde. C’est ce que nous réclament 70 % des familles.

* Le syndicat de parents d’élèves SNUipp-FSU rappelle qu’entre 2000 et 2008, le taux de scolarisation des élèves de moins de 3 ans à l’école maternelle est passé de 35,4 % à 21,3 %.

Propos recueillis par Maria Poblete

© Enfant.com

Position de la Cgt

Déclaration [Cgt, fédération Cgt des Services Publics et Cgt Educ’action]

Jardins d’éveil : coup de force du gouvernement !

Le gouvernement a fait inscrire l’expérimentation de jardins d’éveil dans la convention d’objectifs et de gestion de la Cnaf avec un crédit de 25 millions d’euros. Une présentation des modalités de l’expérimentation a été soumise à l’avis des administrateurs de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) le 21 avril. Faute d’éléments suffisants le dossier a été reporté à la commission d’action sociale du 28 mai prochain.

Mme Morano vient d’exiger que ce dossier soit ré examiné en urgence au prochain Conseil d’administration de la Cnaf, le 5 mai prochain. Il s’agit d’un véritable coup de force et d’une instrumentalisation des fonds d’action sociale de la Sécurité sociale.

De nombreux acteurs et professionnels sont défavorables au développement de jardins d’éveil dont le but non avoué est de se substituer, à terme, aux premières années d’école maternelle. Les jardins d’éveil sont le cheval de Troie du démantèlement de l’école pré élémentaire dans notre pays. Quand d’autres pays, tels la Norvège et la Suède, organisent l’équivalent de notre école maternelle pour les enfants dès la fin de leur première année et transfèrent l’accueil des jeunes enfants sur leur ministère de l’Education, la France se prépare à faire le chemin inverse : déplacer le pilotage et le financement de cet accueil, de l’Education nationale sur les communes, la Sécurité sociale et les parents.

Ce n’est pas acceptable :

  • pour les enfants avec la mise en cause de la qualité de l’accueil par l’abaissement des normes d’encadrement et des qualifications des personnels qui les prennent en charge,
  • pour les professionnels de l’Education dont le gouvernement rêve d’économiser leurs postes,
  • pour les parents qui devront payer des jardins d’éveil alors que l’école maternelle est gratuite,
  • pour les communes sur lesquelles vont peser de nouvelles charges assumées par l’Education nationale jusqu’alors

La vérité, est que notre pays manque cruellement d’équipements de qualité pour accueillir les jeunes enfants dont les parents travaillent (plus de 800 000 naissances annuelles). Seuls 10% des enfants sont accueillis dans des structures et services pilotés et organisés avec des professionnels qualifiés. Pour les autres enfants une partie des parents est contrainte de s’arrêter de travailler, ou se tourne vers un accueil par des assistantes maternelles en gré à gré avec l’obligation de devenir l’employeur de ces salarié-e-s.

La réponse gouvernementale est, pour l’ensemble des modes d’accueil (appelés désormais modes de garde), dans l’abaissement des qualifications existantes, la baisse des normes d’encadrement, le gonflement des capacités d’accueil (4 enfants par assistante maternelle au lieu de trois maximum, 120% d’inscriptions dans les crèches au lieu de 100%...).

La Cgt dit stop à la déréglementation en cours, dont les jardins d’éveil en sont un élément stratégique. Elle demande l’abandon de leur création, la possibilité pour les parents demandeurs, d’une scolarisation de leurs enfants dès deux ans dans des conditions adaptées au sein de l’école maternelle, le développement d’un large service public d’accueil des jeunes enfants dont les parents seraient les usagers et les acteurs.

Une étude récente de l’Unicef démontre que « la bonne qualité de l’accueil du jeune enfant améliore l’ensemble de ses potentialités, contribue à améliorer ses résultats scolaires, promeut l’intégration, développe le sens civique en société, favorise l’égalité des chances pour les femmes ».

Montreuil, le 28 avril 2009

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V
ET le 17 mai pour protester contre toutes les réformes dont nous ne voulons pas, retrouvons nous pour un grand pique-nique sur les quais du Rhône à Lyon. Plus d'infos sur notre blog ou sur :<br /> http://ecoleendanger.17mai.over-blog.com/
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